lundi 25 octobre 2010

RESET puis ACTION

La Sanagi, Chrysalide de vers à soie à encore frappé !

Après quelques sorties dans cette phase automnale, les prises sont régulières mais unitaires. Chaque sortie en milieu sauvage et les essais en eau close privée, donne lieu à sa touche mais touche plutôt difficile. C’est pourquoi, avec mon coéquipier de secteur, Bertrand, nous allons chercher de nouveaux postes sur la rivière pour tout reprendre depuis le départ.
Nous enchaînons action et recherche ce qui nous entrave le temps de pêche, et décidons de trouver les quelques créneaux suffisants pour effectuer les tests pêche.
Pour l’amorçage, une phase primaire massive accompagnée de ma référence depuis le début de saison, des billes de 25mm à base de farine de chrysalide. Pour moi c’est un appât des plus sûrs : il donne un goût particulier à la fois carné et doux, un mélange sucré/salé en quelques sortes, et qui plaît à tous les poissons blancs.
Notre nouveau terrain de jeux nous oblige une pêche en rappel, mais là ce n’est pas le même que d’habitude, le rappel c’est en cas d’épuisage, descente abrupte de 2,50m directement dans l’eau pour combattre, avec cordage sur peuplier comme point d’amarrage. C’est plutôt sport mais à deux en action c’est possible et amusant, ça pimente quoi!
Bref nous n’en sommes pas encore là, nous décidons de pêcher dès le lendemain pour savoir combien de montages nous décidons d’immerger, et combien il est réellement possible d’en mettre. Arranger le mieux qui soit le poste, car nous ne pouvons pas bien lancer les cannes, mais aussi analyser le secteur. Au total, ce sont six montages qui finalement rejoindront le fond représentant une zone restreinte pour analyser le comportement des poissons en général, c'est-à-dire jauger les indésirables et qui va nous indiquer la réelle présence de cyprins sur notre poste.
Pas d’amorçage, juste les montages et pas la moindre touche. Voici le résultat de la fin d’après-midi. Ce soir, le temps n’est pas clément, les montages ne bougent pas du fond alors qu’une activité de surface 1 h avant la nuit se décuple : essentiellement des chevesnes de grosse taille. Bizarrement ils n’attaquent pas, mais c’est tant mieux pour le test « présence carpe ». Il est 19h30, et ma canne sur le rod à Bertrand démarre, c’est un montage central, et c’est bel et bien une carpe que je viens de ferrer. Le combat est géré correctement car notre aplomb nous avantage avant la descente pour l’épuisage. Je reste en haut et Bertrand descend en waders pour glisser cette carpe dans l’épuisette. C’est une magnifique miroir qui expose sa dorsale pour l’immortalisation de l’événement !!! Après la séance photo, il fait déjà nuit, et je propose à Bertrand de plier pour ne pas mettre de pression sur le poste. Nous plions donc confiants pour une prochaine séance du soir.

Le lendemain, je retourne sur le poste créneau horaire complètement opposé, pour un amorçage à la bille pure concentrant la position de nos montages suite à la stratégie de notre découverte de poste. C’est donc une découpe de la rivière et un linéaire qui représente le chemin d’amorçage.
Deux jours plus tard, nous y retournons, non sans mal car un impératif m’empêche d’être dans le créneau prédéfini, et Bertrand décide sagement de m’attendre. Nous sommes arrivés tard dans la soirée, il est 18h30 passées, et ça pêche enfin, mais déjà rôdé lors de l’épisode précédent, nous n’avons même pas besoin de nous parler pour la phase installation. Bertrand est au pied des cannes, et m’annonce un départ imminent, il est 19h15, et contact sur sa deuxième canne qui est correctement cintrée prouvant la masse certaine du poisson. Le combat est joli depuis le haut de berge, voyant la masse percée la surface à une quinzaine de mètres de nous. Je descends près de Bertrand pour la mise à l’épuisette, nous sommes confiants car j’aperçois l’hameçon bien piqué dans la partie supérieur de la bouche et elle se laisse glisser dans le filet. La remontée est un vrai parcours santé avec cette masse à hisser jusqu’au bord de notre chemin. Epuisette ouverte sur le tapis, Bertrand exprime sa joie, car il réalise qu’il vient de battre son record, et je suis aussi content que lui car les appâts n’y sont pas pour rien ! Séance photo très jolie avec ce coucher de soleil, et remise à l’eau rapide pour espérer revoir cette belle un jour sur son secteur.
Trois jours plus tard, après un contact à l’heure du déjeuner, nous programmons de refaire un essai ce soir, bien qu’aucune séance d’amorçage n’est eu lieu depuis. Les montages sont à l’eau, rejoints par une dizaine de billes éparpillées. Au bout de dix minutes, les scions des cannes n’arrêtent pas et les bips intempestifs nous font croire que nous allons peut-être mal pêcher avec ces fausses touches, car il faut relever une canne ayant subi un retour sans le moindre fish pendu. Trente minutes plus tard, tout s’est arrêté, plus un mouvement. Le calme plat nous laisse perplexe, la nuit approche et nous nous interrogeons, allons nous réitérer une prise ?
Pas le temps de mollir, ma canne de droite vibre et se met en tension, et lorsque je la saisis, mon swinger s’arrache et tombe en contrebas. La lutte est bizarre, le poisson tournoi sur place puis traverse la rivière en revenant vers moi sans m’infliger de rushs, je me méfie, car un arbuste immergé est sur ma droite à moins de dix mètres. Le fish est devant et j’annonce le OK pour que Bertrand puisse terminer le travail. Alors verdict ? Il me réponds : je pense que c’est dans le gabarit de l’autre jour, tu as peut-être repris la mienne ? Ouverture de l’épuisette après le chemin de croix, et : BINGO, Bertrand n’y crois pas, tu l’as fait ! Tu as repris la mienne cinq jours plus tard dans un endroit sauvage.
Nous immortalisons l’instant, mais cette fois c’est moi qui pose avec Buck, symbole d’un œil malade. Nous rigolons pendant toute la séance car j’ai fait le même coup à notre autre compère sur un bloc d’un secteur différent. Bertrand s’applique sur son numérique pour le cadrage, et je lui lance « c’est quoi ce son ?», il me regarde et réagit, c’est ma batterie ! Je repose délicatement Buck, l’enrobe dans le matelas pour la sécuriser, et rejoins Bertrand en plein combat sur ma canne qui était posé sur sa batterie. Ca ma plombé au contact m’explique t-il, mais elle remonte le courant doucement. Muni de ses waders, il me passe la canne et descend dans l’eau tandis que je maintiens la pression sur le poisson. La hauteur est un handicap, mais en l’occurrence un sacré atout pour le combat. Un rush final devant les mailles, puis le OK traditionnel pour la conclusion. Alors, c’est la même ? me lance-t’il en rigolant ! je crois que c’est sa sœur ! Je déplie le matelas, Buck n’a pas bougé, Bertrand souffre et pose le fish à côté. Explosion de rires, effet miroir garanti ! Les deux poissons sont à l’identique en taille, sauf que la deuxième est d’une couleur typique, avec une allure parfaite. Elle s’appellera « Scrat », ayant appelé Buck la première qui possédait une couleur rouquine référence de « l’âge de glace ».

Les carpes ont adoré nos offrandes, et nous ont bien récompensé. Comme quoi ça fait du bien de repartir sur des bases, de plus quand ça se produit la vielle de son anniversaire !